Des radars pour détecter les téléphones au volant pour bientôt ?

Imaginez une technologie révolutionnaire capable de détecter les conducteurs utilisant leur téléphone portable au volant. Une solution prometteuse pour lutter contre l’un des principaux fléaux de la sécurité routière. Mais voilà, ce projet ambitieux vient d’être suspendu, plongeant les autorités dans un profond désaccord politique.

Les radars automatiques, censés traquer les contrevenants, sont au cœur d’une polémique sur la vie privée. Alors que cinq zones de police devaient initier leur utilisation cette année, aucun pas en avant ne sera finalement franchi. Une décision qui déçoit l’institut pour la sécurité routière, Vias, qui voit là une occasion manquée de sauver des vies sur les routes.

Les radars pour détecter les téléphones au volant : un projet abandonné en raison d’un désaccord politique

Le projet d’utilisation des radars pour détecter les téléphones au volant a été abandonné en raison d’un désaccord politique sur la question du respect de la vie privée, rapporte mercredi Het Nieuwsblad. Cinq zones de police devaient commencer à utiliser des caméras de haute technologie capables de capter les automobilistes qui utilisent leur téléphone au volant cette année, avait annoncé le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet. Seulement voilà, il semble finalement qu’aucune mesure ne soit prise en raison de désaccords politiques.

Les libéraux considèrent que les photos très nettes constituent une atteinte trop importante à la vie privée des conducteurs. « Bien sûr, il faut y prêter attention, mais cela n’est pas insurmontable », réagit-on, avec déception, du côté de l’institut pour la sécurité routière Vias.

Il y aurait également une opposition de la part de la direction de la police fédérale, qui n’a pas souhaité réagir à cette information. Par conséquent, les chances sont « extrêmement faibles » que de telles caméras soient bientôt suspendues au-dessus des routes.

Selon Vias, un projet pilote avait pourtant été couronné de succès en 2020 et l’Autorité de protection des données a fourni des garanties suffisantes en matière de protection de la vie privée. Ainsi, les photos des conducteurs « innocents » devaient être immédiatement supprimées, les visages être floutés et les autres passagers ne pas être reconnaissables.

Les arguments en faveur et contre l’utilisation de ces radars

En ce qui concerne l’utilisation de radars pour détecter les téléphones au volant, il existe des arguments à la fois en faveur et contre cette mesure.

Du côté des partisans de ces radars, l’argument principal est la sécurité routière. En effet, l’utilisation du téléphone au volant est une pratique dangereuse qui peut entraîner des accidents graves. Les radars permettraient de dissuader les conducteurs de commettre cette infraction en les sanctionnant de manière automatique. De plus, les caméras de haute technologie utilisées seraient capables de capturer des images très nettes, ce qui faciliterait l’identification des contrevenants et renforcerait l’efficacité de la mesure.

Cependant, il existe également des arguments contre l’utilisation de ces radars, principalement liés à la vie privée. Certains estiment que les photos très nettes prises par les caméras constituent une atteinte trop importante à la vie privée des conducteurs. Ils craignent que ces images puissent être utilisées à d’autres fins que la simple détection des infractions liées à l’utilisation du téléphone au volant. De plus, il y a des préoccupations quant à la conservation et à la sécurité des données collectées par ces radars.

Certains s’inquiètent également du risque de fausses accusations, car les caméras pourraient ne pas être en mesure de distinguer correctement les conducteurs qui utilisent leur téléphone de ceux qui ne le font pas.

Les conséquences de l’abandon du projet et les comparaisons avec d’autres pays

En Belgique, où le projet a été abandonné, les chances de mettre en place de telles caméras sont désormais « extrêmement faibles ». Cela signifie que les conducteurs qui utilisent leur téléphone au volant ne seront pas automatiquement sanctionnés, ce qui pourrait encourager certains à continuer cette pratique dangereuse.

En comparaison, les Pays-Bas ont déjà commencé à déployer des caméras similaires pour détecter cette utilisation. Selon l’institut de sécurité routière néerlandais, ces caméras ont permis d’arrêter et de sanctionner 35% des conducteurs utilisant leur téléphone en deux ans. De plus, les amendes aux Pays-Bas sont beaucoup plus élevées et dissuasives qu’en Belgique, avec une amende de 380 euros contre 174 euros. Ces mesures ont donc montré leur efficacité dans la dissuasion des conducteurs et la réduction de l’utilisation des téléphones au volant.

Il est important que les autorités belges réévaluent leur position sur cette question et trouvent un équilibre entre la sécurité routière et le respect de la vie privée des conducteurs.